En pleine crise économique, cette question parait encore plus légitime et apolitique à mon sens et toutes les parties prenantes d’une entreprise doivent se la poser. Mais comment répondre en faisant abstraction de certains préjugés et avec des faits ?
Dans son étude, l’Insee apporte une réponse. Son article évalue les performances des firmes multinationales dans l’industrie manufacturière Française, et les compare à celles des entreprises uniquement exportatrices et domestiques.
<< Les meilleures performances des entreprises implantées à l’étranger s’expliquent en partie par un effet de sélection : investir à l’étranger s’accompagne de coûts fixes importants et nécessite un niveau de productivité relativement élevé. Pourtant, l’implantation à l’étranger joue un rôle important dans la fragmentation des processus de production qui expliquerait en partie les bonnes performances à l’exportation des entreprises allemandes. (Fontagné et Gaulier, 2008).
EXPORT
Pour Crozet, Méjean et Zignago (2008), les exportateurs ont, en moyenne, une productivité supérieure de 11 % et cette prime se retrouve dans la différence de salaire moyen et de taux de marge. Pour Bellone et al. (2008), les firmes exportatrices produisent 2,5 fois plus que les firmes simplement domestiques ; elles sont deux fois plus grandes, plus intensives en capital de 24 % et versent des salaires plus élevés de 10 %. La productivité du travail serait supérieure de 40 % mais décroissante avec la taille de l’entreprise. En termes de Productivité Totale des Facteurs (PTF), la prime des exportateurs, qui se situe autour de 5 %, tend à augmenter avec la part de la production exportée.
IMPLANTATION
Les primes à l’implantation dépassent largement les primes à l’exportation, en tous points de la distribution.
Il apparaît que toutes les primes sont positives et significatives, et que les primes à l’implantation sont supérieures aux primes à l’exportation.
La prime de chiffre d’affaires s’accompagne d’une prime de valeur ajoutée : les entreprises implantées à l’étranger ne se contentent donc pas de revendre une production réalisée à l’étranger, mais se caractérisent bien par une contribution au PIB plus importante. Elles rémunèrent mieux leur personnel, ce qui reflète probablement un niveau de qualification plus élevé.
Enfin, la prime de productivité pour les entreprises implantées à l’étranger représente le triple de celle calculée pour les firmes exportatrices.
CONCLUSION
La comparaison exhaustive des performances des multinationales de l’industrie française avec celles des firmes seulement exportatrices et domestiques montre que les primes à l’implantation sont élevées et résistent à l’hétérogénéité de l’échantillon, comme à la prise en compte de caractéristiques non observables des firmes. Elles proviennent tout à la fois d’un effet de sélection et d’une amélioration des performances grâce à l’implantation à l’étranger. Ce dernier résultat est de nature à tempérer l’inquiétude que font peser les délocalisations sur l’emploi et l’activité en France. Il conviendrait toutefois d’approfondir ces résultats en décrivant plus précisément les mécanismes à l’œuvre derrière les effets d’apprentissage. >>
Il est clair que l’article provient d’un organisme statisticien mais cela permet de donner un éclairage dépassionné et factuel sur l’investissement à l’étranger.
En premier lieu comme pour tout investissement, il faut une réelle opportunité sur le marché qu’il convient de bien sélectionner et préparer au préalable.